C’est en août 1969 que j’ai eu mon premier contrat professionnel en tant que batteur. J’ai accompagné le chansonnier Pierre Létourneau avec Louis-Philippe Pelletier au piano. La première gig avait lieu à La maison du pêcheur à Percé.
En septembre, j’ai fait mon entrée au conservatoire de musique à Montréal. J’y ai fait des études à temps plein en percussion avec Louis Charbonneau jusqu’en 1974. J’ai obtenu un certificat d’études supérieures en 73 et finalement un premier Premier prix de percussion en 74.
Je devais subvenir à mes besoins vitaux. J’ai donc commencé à enseigner pour un corps de trompettes qui s’appelait «Les Canadiennes de Montréal». L’instructeur de trompette était feu Luc-Caron qui avait déjà une carrière de musicien d’amorcée et moi, je m’occupais de la section des percussions. Il faisait de la musique de danse les fins de semaine. J’étais payé 8 dollars pour chaque pratique (en moyenne 3 par semaine) et Pierre Létourneau me donnait 50 dollars par spectacle ( en moyenne 1 ou 2 fois par mois et parfois plus). L’appartement me coûtait 28 dollars par semaine mais on était 5 ou 6 gars qui payaient ça.
En entrant au Conservatoire, j’ai fait connaissance avec Mathieu Léger et Paul Picard qui devinrent vite des alliés. Nous n’en avions pas assez des cours qui s’y donnaient. Ça en prenait plus. Paul était un maniaque de jazz. Il écoutait Max Roach, Mingus et d’autres dont le nom m’échappe. Mathieu jouait avec un «band» qui s’appelait Lasting Weep avec Alain Bergeron, Jérôme Langlois et Claude Chapleau. Il m’invitait lors de leurs nombreuses prestations à la «Galerie Café» ou au «Collège Brébeuf» comme percussionniste, lui étant batteur. Progquébec ont sorti un disque 1971 Lasthing Weep 1969-1971 MPM 18
J’ai aussi connu un guitariste: André Vézina. Celui-ci me fit faire connaissance avec Marc Larochelle lui-même guitariste. Son frère Denis était pianiste. Ils avaient besoin d’un batteur pour accompagner Michel Conte (auteur, compositeur, interprète, danseur et chorégraphe) qui se produisait dans les églises. Nous avons fait le tour de la province en plus de faire une tournée en France en 1971. C’est à ce moment que mon fils Sylvain est né, le 9 février 1971 qui était la date où l’on devait revenir mais il y eut un retard. Nous sommes revenus le 11. En arrivant à l’aéroport de Dorval, j’ai sauté dans un taxi pour me rendre directement à l’hôpital Christ-Roi de Verdun.
Lors de cette tournée, nous avons rencontré Monique Leyrac à Paris et ce fut le début d’une nouvelle association qui nous mena à d’autres tournées partout au Québec et au Canada. Et puis, nous (Marc, Denis et moi) avons participé à l’enregistrement d’un 45 tours avec Michel Conte et d’un microsillon avec Monique Leyrac.
Les autres musiciens que l’on voit avec le visage caché étaient les gars du groupe mythique « Vos Voisins » (feu) Jacques–Perron est entre moi et Denis dans le cadre du haut.